Deuil et sophrologie

LE DEUIL ET LA SOPHROLOGIE

Du latin « dolere » qui veut dire « douleur », le deuil est un moment douloureux où l’individu doit s’adapter au manque et à l’absence.

Il n’est pas réservé aux décès mais consécutif à toute perte, avec une intensité variable : déménagement, rupture, séparation, changement de travail, départ en retraite, départ d’un enfant de la maison, espoir déçu, renoncement, perte de la santé, annonce d’une grave maladie chaque fois que l’individu traverse les mêmes étapes, plus ou moins longues, intenses et douloureuses (dans l’ordre ou le désordre), accompagnées de signes physiques, de souffrances psychologiques.

Chaque étape est importante et structurante pour la suivante. Parfois l’individu reste bloqué dans l’une des étapes, des jours, des années. Elles ne sont pas vécues mais chaque individu en vit au moins deux.

La sophrologie, en nous ramenant à « la conscience en harmonie » à travers différents exercices, permet de traverser ces étapes, plus solidement, en utilisant les ressources intérieures des individus.

Ce qui différencie la sophrologie d’autres pratiques, c’est que les difficultés de la personne endeuillée seront prises en compte sur tous les plans : physique, émotionnel, mental, voire spirituel.

Le deuil d’une personne proche peut prendre au minimum 1 an à 2 ans avant de commencer à sortir la tête de l’eau.

Un deuil, une absence : c’est comme un « trou » dans un tissu. Le travail du deuil : c’est « repriser le tissu », chaque étape est un passage de fil. A la fin, il y a une trace, oui, mais le tissu est quand même solide.

Un deuil, une absence : c’est la guérison d’une fracture. Il y a tout d’abord le choc, la douleur, puis la pose d’un plâtre pour protéger, le repos. Viendra ensuite le plâtre de marche, la rééducation, l’autonomie retrouvée. Une fragilité est à l’intérieur même si cela ne se voit pas.

LES DIFFERENTES PHASES DU DEUIL

LE CHOC, LA SIDERATION, LE DENI

Non ce n’est pas possible, il n’est pas mort, il doit y avoir une erreur, ils ont du se tromper, je vais le retrouver

La réalité est encore impossible à envisager, l’individu, en la refusant se protège d’émotions trop fortes. Il est anesthésié.

Cette étape est d’autant plus fortement ressentie que l’attachement est rompu de façon brutale et inattendue

Cela dure quelques jours à davantage. Si cela dure plus longtemps, les individus ne peuvent pas faire leur deuil.

Exemple de dérèglements ressentis :

Anesthésie des sensations, anesthésie du corps, sidération, troubles digestifs, troubles cardiaques, fatigue non récupérée, douleurs diffuses partout, troubles du sommeil, ressassement, tremblements, raideurs musculaires.

L’aide de la sophrologie :

  • donner du mieux être, du calme, des sensations agréables, de la douceur, du bien-être,
  • apprendre à se relaxer (la relaxation favorise la croissance de l’immunité),
  • réapprendre à se concentrer sur soi, à travers le corps (se concentrer sur soi et non sur le deuil récent : la souffrance et le chagrin),
  • travail d’enracinement,
  • renforcer le confort de la détente par l’apparition d’une énergie nouvelle.

LA COLERE

« C’est injuste, je ne veux pas qu’il soit mort, les médecins sont des incapables, cet hôpital est nul, si j’avais su. Pourquoi lui et pas un autre ? Il n’avait pas le droit de partir, de me laisser, de m’abandonner, je lui en veux. J’aurais du je m’en veux de (on retourne la colère contre soi) ce n’est pas possible, il n’est pas mort »

Exemple de ressentis :

C’est le moment où l’individu recherche les causes, les coupables, tel aliment, tel comportement.

L’aide de la sophrologie est similaire à l’étape précédente :

  • donner du mieux être, du calme, des sensations agréables, de la douceur, du bien-être,
  • apprendre à se relaxer (la relaxation favorise la croissance de l’immunité),
  • réapprendre à se concentrer sur soi, à travers le corps (se concentrer sur soi et non sur le deuil récent : la souffrance et le chagrin),
  • travail d’enracinement,
  • renforcer le confort de la détente par l’apparition d’une énergie nouvelle.

LE MARCHANDAGE (étape très appréciée et utile dans la perte d’un proche)

Même sans être croyant, l’individu fait des promesses à une conscience supérieure : « Faites que ce ne soit pas vrai, si vous me rendez mon mari, je ne ferai plus ceci………ou cela………, dorénavant, je serai toujours…….

Comme s’il voulait et pouvait inverser la vapeur. La réalité est trop difficile à supporter, « peut-être qu’il y a encore un chance que ce soit faux »

Exemple de ressentis :

Les poings se serrent, l’individu a envie de crier et de protester. Il est plus irritable et peut être plus agressif vis-à-vis de ses proches.

L’aide de la sophrologie :

  • aider à décharger cette colère,
  • travail d’enracinement,
  • travail sur la respiration.

LA TRISTESSE, LA DEPRESSION « REACTIONNELLE »

L’individu se sent au ralenti, sans énergie, fatigué. Il comprend qu’il faudra se faire une raison. La colère ne fera pas revenir celui ou celle qui est parti(e). « Je ne le (ou la) reverrai plus, c’est terminé… pour toujours »

Exemple de ressentis :

Plus rien n’a d’intérêt, la vie n’a plus de relief, l’individu a baissé les bras, tout est pesant, lourd, le temps s’est arrêté.

L’énergie qui était encore là dans la colère s’en est allée.

A ce moment-là, l’individu cherche à retrouver celui ou celle qu’il a perdu grâce aux photos, films, vêtements, tout ce qui lui a appartenu… c’est une période de grande vulnérabilité.

L’aide de la sophrologie :

  • permettre aux larmes de sortir, à la tristesse de s’exprimer, mais aussi sentir qu’à l’intérieur, la vie est là, en soi,
  • par des images mentales, revisiter la vie du défunt : enfance, adolescence, la rencontre, les moments partagés… (ce que le défunt va laisser, de quoi celui ou celle qui reste sera riche désormais…),
  • prendre en compte l’environnement, la nature, les saisons,
  • reprendre de façon générale contact avec le corps pour se sentir exister autrement.

L’ACCEPTATION OU LA RESTRUCTURATION

Un jour, la vie reprend quelques couleurs, c’est terminé. C’est dur mais l’individu l’accepte. La peine est là, mais il peut la regarder différemment et parler de l’absent(e) sans s’effondrer. Il l’a intégré dans son histoire personnelle.

A ce moment-là, l’individu est prêt à créer de nouveaux liens, la vie retrouve des couleurs, un nouveau relief.

Parfois il peut se sentir fort de cette relation, de tout ce qui a été intégré, partagé. C’est l’intégration positive, la relation a donné un plus, l’individu en sort grandi, il a de nouveau envie de bouger, de faire des choses.

La capacité à surmonter la perte, le deuil, la rupture et la douleur qui suit, dépend de nombreux facteurs :

  • la sensibilité personnelle aux pertes (en grande partie construite par les pertes subies dans l’enfance, et même la vie fœtale),
  • la manière dont se produit la perte (plus facile quand l’être cher part progressivement),
  • l’intensité et la durée de la relation (le pire : un enfant, un conjoint : à 100 sur l’échelle du stress),
  • la complexité des relations avec l’être perdu,
  • le soutien dont l’individu peut bénéficier, le style de communication dans la famille. De façon générale, plus l’individu est isolé, plus c’est difficile

L’aide de la sophrologie :

  • laisser venir des projets, des objectifs, de l’énergie grandissante,
  • renforcer les valeurs de l’existence (confiance en soi).

DEUIL et SOPHROLOGIE

  • reprendre contact avec le corps permet de se sentir exister malgré la souffrance,
  • la relaxation permet de mieux traverser les émotions,
  • la respiration permet de mieux traverser les émotions également,
  • la relaxation crée un contexte de confiance et de sécurité, l’alliance (conscience du présent et des sensations),
  • à l’écoute du corps, l’individu fait le lien entre ses émotions, ses sensations, ses sentiments,
  • la prise de conscience permet de mettre des mots sur l’expérience vécue lors du dialogue post sophronique,
  • permet de trouver des ancrages positifs,
  • une dimension symbolique émerge,

 

La sophrologie implique la personne dans la reconquête de la vie, elle restaure tous les plans : physique, énergétique, émotionnel, mental, spirituel.

 

Sylvie-Magali Kramrich, sophrologue certifiée RNCP

28 Bld Jules Verne 44300 NANTES

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